vendredi 27 octobre 2023

3) Les moulins de Plouvourvest

Cette paroisse s'appelait jadis Gicourvest et englobait Landivisiau. En 1847, Gilles Deric, dans son Histoire ecclésiastique de Bretagne, donne une définition fantaisiste du nom : " Guicourvet a emprunté son nom de sa position. Gui, rivière; cour, habitation ; vet, auprès : habitation auprès d'une rivière." Louis Ogès corrigera cette interprétation. Guic en breton, signifie bourg et dérive du latin Vicus tandis que Plou désigne l'intégralité territoriale de la paroisse. Ainsi, nombre d'entre elles ont usé des deux : Guiclan, Ploulan, Guicourvest, Plougourvest.
Ogée y a compté sur la commune quatre moulins sans les nommer. Ce qui correspond à la réalité du moment : un cinquième avait alors disparu.
 La partie nord-est du territoire est drainée par un affulent de l'Horn qui s'en va vers la chapelle de Lambader et alimente le plan d'eau de Lanorgant, à Plouvorn. Cet affluent sert pour partie de limite entre Plougourvest et Plouvorn. 
A l'ouest, le Stang, affluent du Guillec, sert de limite communale avec Plougar. On y trouve le grand moulin de l'Etang, dit encore de l'Estang ou du Stang. Un hameau isolé est appelé Traon-ar-Vilin, la vallée du moulin.
Le Kerfeunteniou est petit affluent de l'Elorn qui arrose le sud du territoire, près de la limite avec Bodilis. Un moulin de Kervoinec, dit encore Kervoanec, est attesté de 2 janvier 1777 au 30 juin 1791. Dépendait d'un manoir du même nom, propriété de Juloded, Claudine Grall et Jean Le Roux, mariés en 1679
Enfin Marteville et Varin, continuateurs d'Ogée, affirment en 1853 que Le Leg, dit encore Léguer, prend sa source à Plougourvest. Or, à notre connaissance, il n'existe une rivière de ce nom que dans les Côtes-d'Armor.

A la Révolution, le cahier de doléances rédigé à Plougourvest demande comme ailleurs la possibilité d'acquérir les droits de suite de moulin.


Sur la carte de Cassini apparaît le moulin de l'Etang, situé sur le Stang, affluent du Guillec. A l'est de Guicouverst se voient les moulins de Rochlass et du Megsouin.

 Roc'h-Glas
 

 Historique de propriété

Roc'h-Glas-ar-Vilin. Situé en aval sur le même affluent de l'Horn que le moulin du Rusquec. Dépendant d'un manoir propriété d'Hervé Geffroy en 1432, de François Geffroy, sieur de la Villeneuve, bailli de Lesneven, décédé en 1613. Cette famille blasonne "d'or au pin de sinople, un cygne d'argent au pied". Elle est toujours présente en 1750 avec Messire Yves Louis Geffroy, époux de Marie Jacquette Le Borgne. 
En 1830, le moulin a pour contribuable la veuve de René Bihan et propriétaire foncier Mme Duplessis, en Saint-Frégant. Son revenu foncier est estimé à 52 F. 
En 1841, Allain Jean Guiader, maire de Plougourvest, est propriétaire du manoir de Roc'h-Glas. Il est l'époux de Marie-Françoise Maguet et emploie plusieurs domestiques. A cette époque, la commune compte de nombreux mendiants. 
En 1898, sous le pseudonyme de Marie de Harcoët, la Brestoise Marie Dubois écrivit Le manoir de Roch' Glass. Il reste de cette maison un corps de logis servant de remise.

 La liste des meuniers

 – François Jézéquel est meunier en 1836. A 35 ans, époux de Anne Abgrall, il emploie Jean-Marie Abgrall, 22 ans, comme garçon meunier. Les Abgrall pratiquent aussi l'agriculture en ce lieu. On retrouve les mêmes en 1841.
– Jean Bléas et Marie-Madeleine Le Bihan en 1869, 1873.

 

Moulin-Neuf
 

 Historique de propriété

Dit aussi Moulin-Neuve, Kerscao-Milin-Nevez. Moulin Neuf à de nombreux homonymes dont deux à Plouvorn. Situé en aval de Roc'h-Glas. Le Moulin-Neuf est distant de 300 à 500 m des villages les plus rapprochés, dont celui de Kerscao à qui il emprunte parfois le nom. Cote du bureau de contôle : 20 C 15/6 55 (Table des baux à ferme, 5 décembre 1782 au 30 juin 1791). Appartient en 1830 aux frères Auguste et Armand Bersolles, négociants à Brest.

La liste des meuniers 

 – François Le Roy et Jeanne Tanguy attestés en 1696, 1701.
Julien Duparc, époux d'Anne Le Bégot, y meurt en 1730.
Alain Riou y décède en 1800 avec la qualité de cultivateur.
Pierre Chevalier, 60 ans et Rolland Breton, 27 ans, meuniers en 1814.
 – Paul Ollivier en 1836, 41 ans, époux de Françoise Diverrès. Ils sont aidés de leurs enfants  : Hervé, Marie et Françoise Ollier en 1841 avec Françoise Rosec pour domestique.
– Alain Jézégou y est signalé en 1846 comme cultivateur.
– Marguerite Bléas y décède en 1880. Elle était épouse en secondes noces d'Hervé Ollivier, meunier, originaire de Lanneuffret.

 Fin d'activité

Il appartenait à Louis Siohan quand il fut détruit par un incendie dans la nuit du 26 au 27 juillet 1933. C'est le garçon meunier qui donna l'alerte. On pense à un échauffement des poulies et courroies de transmission, comme au moulin de Keryarguez, distant de 5 km, à Bodilis, en janvier de la même année. Le Moulin-Neuf était composé de quatre bâtiments. Le principal, la minoterie, ne comportait qu'un seul étage et un sous-sol. Près de là, l'habitation neuve fut épargnée. Louis Siohan alla se faire minotier au Dourduff, à Plougoulm. En 1934, avec son camion, il percuta un soldat en permission, Jean-Marie Guillerm. La mort fut instantanée.

 Mescouin



 Dit aussi Mesgouïn, Mergouin-ar-Vilin. Situé en aval de Moulin-Neuf, distant du hameau éponyme en direction de la chapelle de Lambader. Appartient en 1830 à Achille Hantraye, avocat à Morlaix.

La liste des meuniers

– Hervé Fers, meunier, 64 ans et sa femme Jeanne Marc, 57 ans, en 1836. Ils ont épaulés par leur fils Jean en 1841. Nombreuse, la famille a aussi une vocation agricole et emploie trois domestiques.

                                                 

 

 

 Moulin de Savin

Moulin n'apparaissant plus dans la toponymie locale depuis des lustres ni dans les tablettes du bureau de contrôle. Un moulin de ce nom est aussi mentionné à Plouzévédé et fut tenu par les ancêtres du chanteur Gérard Jaffrès.

La liste des meuniers

- Maurice Coz s'est établi ici vers 1717 avec sa femme, Marie Quéran. Auparavant, ils avaient tenu le moulin du Castel, à Plounévez-Lochrist. Les Coz avaient déjà quatre enfants quand ils prirent possession du moulin. A Savin, ils en naîtra cinq. En 1729, la mère décéda quelques mois après avoir accouché de son neuvième enfant. Elle est dite "du Scavin", âgée d'environ 45 ans et munie des sacrements reçus "pendant sa maladie par le ministère de Messire Christophe Riou." Marie avait eu de riches parrains : écuyer Maurice Floch, Seigneur de Mescly  et Marie Catherine de Kerscau, dame de Saint-Gily. Elle fut enterrée dans l'église en présence de Julien Duparc, du moulin Neuf et qui n'a plus qu'un an à vivre, Pierre Bégot, Guy Mingam et plusieurs autres qui ne savaient signer.
Veuf, Maurice "Cosse" mourut à son tour "après avoir reçu tous les sacrements au moulin Savin le seize mars" 1742. On l'inhuma le lendemain dans l'église.
Les Coz sont une famille de meuniers. Jeanne Coz, née au moulin de Savin, épousera Pierre Riouallon en 1742, du moulin de Troérin, en Plouvorn. Anne Coz, pour sa part convolera avec Yves Le Saout, en 1750, du moulin de Kermorvan en Plounévez-Lochrist.


TROCPARC

Nom difficilement déchiffrable. Cote : 20 C 15/5, fol. 6 (Table des baux à ferme, 2 janvier 1777 au 22 août 1784).



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